Le canton du bout du lac est déjà loin d’être exemplaire en matière de maitrise des finances publiques. Mais les initiants n’en ont que faire : tant qu’il reste des contribuables à taxer, on peut dépenser, encore et encore.
Pourtant, Genève est loin d’avoir un problème de recettes : il est même le canton de Suisse qui exploite le plus fortement son potentiel fiscal. Les recettes par habitant sont par ailleurs de loin les plus élevées de Suisse, bien avant Zurich qui a pourtant des caractéristiques similaires à Genève.


Il faut dire que le coût du fonctionnement de l’Etat n’est pas négligeable. S’il n’est pas problématique en soi de bien payer sa fonction publique, encore faut-il que celle-ci ne soit pas pléthorique et que les services qui sont rendus à la population soient d’une part nécessaires et d’autre part efficients. Or, une étude mandatée par l’Etat de Genève en 2021 a démontré que les coûts du canton sont 88% supérieurs aux coûts des autres cantons. En tenant compte de l’indice des coûts structurels pour le canton de Genève (inhérents à sa typologie), les coûts genevois sont en moyenne de 39% supérieurs à la moyenne suisse.
Les initiants nous disent qu’il est normal d’augmenter la fonction publique, car la population augmente. Mais l’évolution du nombre d’emplois à l’Etat est déjà largement supérieure à celle de la population.

Et c’est ainsi que si Genève est le champion de la taxation, il est aussi sur le podium concernant les dépenses, juste après Bâle-Ville mais et, une fois encore, loin devant Zurich.

On peut donc dire clairement que si Genève n’a pas de problème d’emplois (mais d’inadéquation entre les profils recherchés et les profils proposés), le canton n’a pas davantage de problème de recettes.
Son problème, ce sont les dépenses, non maitrisées. Et l’initiative accentue encore ce phénomène, en ajoutant chaque année au minimum 100 millions de dépenses supplémentaires, à vie !